Ecole Supérieur de Commerce à Saint-Etienne (1985)
Ecole des cadres Lyonnaise de Banque (1986)
Directeur d'agence Lyonnaise de Banque (1987-1988)
Conseiller financier et Directeur d’agence Expert et Finance (1989-1999)
Associé du Cabinet BLANC – FROMENTAL– PACCARD (Depuis 1999)
Expertise : Assurance vie et immobilier
Un cadeau offert à un proche à
l’occasion d’un évènement particulier
s’appelle légalement un « présent
d’usage ». Offrir une voiture à
son enfant pour célébrer son baccalauréat
en est un exemple. Le
présent d’usage peut toutefois revêtir
mille formes : une somme d’argent,
un paiement d’une créance,
voire un remboursement d’une dette.
Le tout sans retombées fiscales.
Mais jusqu’où la générosité est juridiquement
acceptable ? La loi évoque
une valeur « modique » et précise
que celle-ci s’apprécie
« compte tenu de la fortune du disposant
». En clair, la valeur ne doit
pas être disproportionnée au regard
des revenus et du patrimoine
du généreux offrant, au moment de
la remise du cadeau. Même si aucun
seuil n’est formellement défini,
il semble se dégager d’une jurisprudence
constante que le montant
« acceptable » ne doit pas dépasser
2,5 % des revenus annuels, ni excéder
2 % du patrimoine global. Le
contexte a également son importance
d’après la loi. Le cadeau doit
en effet être offert à l’occasion
d’évènements conformes à l’usage
: un anniversaire, un mariage,
une réussite à un examen…
Une requalification
en donation à l’avenir ?
Ces conditions sont indispensables
pour éviter la requalification
en donation ordinaire, qui sera
alors taxable. A contrario, s’il s’agit
bien d’un présent d’usage, il n’y
aura aucune incidence fiscale. Cette
généreuse « transmission » sera
en effet exonérée de droits de donation/
succession, mais aussi dispensée
de rapport à succession, le tout
sans entamer l’abattement légal en
ligne directe ou celui relatif aux
dons de somme d’argent exonérés.
Les patrimoines conséquents
peuvent ainsi saisir cette opportunité
pour opérer une transmission
organisée sans être imposés. Conseil
pratique : afin de ne pas être
qualifié de don manuel, dans le cas
d’une somme d’argent, nous ne
saurions trop recommander de
procéder par virement, au plus
près de l’évènement, auquel sera
adjoint un libellé mentionnant de
façon claire et précise le motif du
présent.
Location meublée et décès de l’emprunteur
De manière classique, en cas de
décès de l’investisseur, la compagnie
d’assurance verse l’indemnité
à la banque bénéficiaire du contrat,
ce qui a pour effet de rembourser le
capital restant dû. Or, en location
meublée, la mise en oeuvre de l’assurance
du prêt expose les héritiers à
de lourdes conséquences fiscales.
Si le remboursement effectué par
l’assurance a pour effet de solder
l’emprunt bancaire, l’extinction de
la dette bancaire constitue, sur le
plan fiscal, un profit exceptionnel
imposable dans la même catégorie
que le résultat (loyers), à savoir ici
en BIC (à la tranche marginale d’imposition
sur le revenu de l’investisseur
à laquelle il convient d’ajouter
les prélèvements sociaux de
17,20 %, voire la contribution exceptionnelle
sur les hauts revenus
de 3 à 4 %). À la suite du décès de
l’emprunteur, l’actif brut successoral
de ce dernier ne comportant pas
de passif déductible au titre du prêt
remboursé, une augmentation sensible
des droits de succession est
mécaniquement constatée.
Des solutions originales
mais complexes
Deux techniques rarement utilisées,
la souscription d’une assurance
décès avec compte séquestre ou
la constitution d’un gage espèces,
peuvent être pertinentes. Ces dernières
reposent sur le maintien de la
dette bancaire au décès de l’emprunteur
tout en préservant la banque
d’une défaillance au travers
d’une constitution de garanties
ad hoc. Le maintien de l’emprunt
bancaire permet ainsi d’éviter la
constatation d’un profit exceptionnel
taxable et de conserver par
ailleurs une dette déductible. Mais
force est de constater que les établissements
bancaires sont réticents
dans leur mise en oeuvre, soit par
méconnaissance ou par l’envie de
ne pas déroger au schéma classique.
Ces techniques procurent un
avantage fiscal qui permet par
ailleurs de diminuer l’assiette taxable
aux droits de succession. Dès
lors, il conviendra de s’entourer de
spécialistes rompus à cette pratique
afin d’exposer clairement l’intérêt
pour l’emprunteur et rassurer l’établissement
prêteur.
Avance sur les réductions et crédits d'impôts.
Afin de limiter le poids de certaines dépenses donnant droit à des avantages fiscaux, une avance non négligeable est désormais versée au contribuable chaque début d’année. Celle-ci est calculée en fonction des réductions et crédits des années antérieures et peut, selon les cas, avoir intérêt à être actualisée. Depuis le 1er janvier 2019 et la mise en place du prélèvement à la source, l’impôt sur le revenu est directement et mensuellement prélevé sur le salaire ou la pension de retraite des contribuables, permettant ainsi d’étaler son paiement sur une année. Toutefois, les réductions et les crédits d’impôts, qui permettent de déduire certaines dépenses de l’impôt calculé, ne sont pas concernés par ce système. La loi de finances pour 2019 a cependant souhaité limiter l’effort de trésorerie fourni par les contribuables. Elle prévoit un acompte de 60 % des réductions et crédits d’impôt, versé en janvier de chaque année et calculé sur la base des réductions et crédits des années antérieures.
Concrètement, cela signifie qu’en janvier 2022, vous recevrez, au titre des dépenses 2021, 60 % du montant des réductions et crédits d’impôt récurrents indiqués dans votre déclaration de revenus 2020, déposée au printemps dernier. Mais toutes les dépenses ne sont pas éligibles à cette avance. Les dépenses concernées sont l’emploi de salarié à domicile, les frais de garde des jeunes enfants, les cotisations syndicales, les investissements Scellier, Duflot, Pinel, Censi-Bouvard, Girardin logement, les dons aux œuvres et les dépenses liées à la dépendance.
Vous avez employé en 2020 une femme de ménage. Cela vous a coûté 5 000 €. Vous avez donc le droit à une réduction de 50 %, soit 2 500 €. L’année suivante, vous faites appel à la même femme de ménage, pour les mêmes services, ce qui vous coûte également 5 000 € et ouvre donc droit à la même réduction. Ce système d’avance vous permet de toucher, dès janvier 2022, 60 % des réductions accordées en 2020, soit 60 % x 2 500 € = 1 500 €. Le reste, c’est-à-dire 1 000 € de réduction d’impôt, sera perçu en été 2022, à la suite de la déclaration de revenus réalisée au printemps.